Je suis beau, je suis sexy, je suis...Go Young-Su 고 영수

Go Young-Su est le nom est prénom que m’ont donné mes parents à la naissance. Je suis né le 26 Janvier 1984 à Séoul. Si on m’avait donné une meilleure vie, une meilleure éducation, peut-être…j’aurais pu dire que j’ai eu une vie à ne pas m’en plaindre. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Je n’ai pas eu d’enfance, le seul contacte que j’ai eu avec mes parents (je ne sais pas trop si c’est bien le terme approprié) était quand je me faisais tartiner. Quoi que je fasse, entre l’école, les bêtises, les pertes de vêtements, ou ne serait-ce que quand j’avais le malheur de me défendre sur les bêtises, dont je n’étais pas coupable... Pourtant, ça ne les empêchait pas d’avoir la main facile pour me mettre de baignes, me ridiculiser en public, me rabaisser plus bas que terre. Ce genre de traitement avait duré pas mal d’années, même lorsqu’il m’arrivait d’avoir des accidents comme tout le monde, la nuit, et bien la seule chose que je méritais était de me prendre une baffe, me faire crier dessus, et rester dormir dans mon lit avec l’odeur. Et tant que je n’avais pas compris, et bien ils me punissaient de la sorte. Tout le personnel de l’école s’inquiétait de me voir souvent accoutré de façon lamentable, mes vêtements et chaussures troués, jamais peignés, j’allais très peu chez le dentiste. Les visites chez le médecin étaient très rares, je crois que je devais en avoir un tout les trente-six du mois (façon de parler). Les seuls objets que j’avais pour jouet étaient une petite peluche que j’avais reçu de la part de ma grand-mère, mes parents avaient décidés par la force des choses de me la laissé. Toutes les nuits je dormais avec, elle m’aidait à tenir le coup, à prendre sur moi, à me donner un peu de bonheur.

Les années ont passé, ma vie avait un peu plus de sens, puisque j’avais trouvé un petit travail chez un modeste restaurateur à qui il manquait quelqu’un pour toutes les tâches ménagères. Pour quelques sous, je travaillais le soir, lorsque je rentrais, mes parents ne me disait plus rien, faut dire qu’avec la corpulence qui s’est développé, je voyais qu’ils auraient trop peur de me faire quoi que ce soit. Par contre, je les savais voleurs, alors du coup, tout l’argent que j’avais gagné, je le cachais.

Lorsque je rentrais au lycée, je devais choisir ma voie, comme je ne savais pas trop quoi faire, je me disais tiens pourquoi pas la restauration, puisque j’avais un peu aidé mon patron à préparer les plats, alors pourquoi pas moi. Je décidais de m’inscrire dans cette section, et voir comment les choses évolueraient. Je dois dire que mes années au lycée m’ont été bénéfique, car lorsque j’obtenu mon diplôme en fin d’année, il me fallait tout de suite rentrer dans la vie active pour mettre en pratique ce que j’avais appris. Mais ce n’était pas aussi facile que ça ne le paraissait. J’ai du persister, surmonter les obstacles, et faire preuve de détermination, pour m’imposer dans ce métier.

Un jour je suis tombé chez ce restaurant, et celui qui est à sa tête était Jo Ryu-Ji. Au premier abord, il me paraissait sympa, il me prit sous son aile le temps que je me mette dans le bain. A force que je prenne de l’assurance et que les clients apprécient ce que je faisais, je me fis très vite une renommée. Chaque soir, le restaurant était complet, les menus toujours aussi bien présentés... En quelques mois nous n’avions aucune critique. C’est là que la célébrité me fit vivre autrement, j’essayais d’oublier la vie que j’avais mené depuis. Puis un soir, alors que je venais de finir le travail, je passais devant un établissement qui m’avait l’aire assez chic… Le Red Gardenia. J’ouvris la porte, ma tête pivotait de droite à gauche, le long en large, en diagonale. Je n’avais jamais vu autant de monde, je compris vite que c’était un établissement qui abritait sous son toit des jeunes femmes qui offrent leurs services ne serait-ce que pour discuter ou prendre un verre ou pour passer la nuit. Qu’est-ce que ça faisait si je rentrais dedans ? Rien du tout ! Je constatais que même parmi les clients, j’étais reconnu. Une homme vint me voir, me proposa de prendre un verre tout en ayant la compagnie d’une courtisane puis de coucher avec l'une d'elle. Finalement, je me laissais tenter par ce qui m’était proposé. Je m’asseyais, et là, une grande et jolie jeune femme, si fine, les yeux aussi noirs que les miens, les cheveux très longs, un visage allongé vint s’assoir à ma table. Elle se mit à parler, je vis tout de suite qu’elle était une fille qu’il fallait absolument que je revois malgré son travail. La première chose qu’elle me dit était son prénom: Ju-Min.

Chaque soir j’allais la voir comme j’avais assez d’argent sur moi pour me le permettre. Un soir, alors que j’allais au club, Ju-Min m’expliqua une partie de son histoire. En fait, si elle s’était retrouvée là, c’était à cause de son ex-mari, car il n’avait fait que la rendre malheureuse dans leur vie de couple, mais lorsqu’elle m’annonça ce qu’il faisait dans la vie, je suis tombé bien bas. En fait, cet homme n’était autre que mon manager au restaurant où je travaille. Depuis que je sais qui il était, je ne le portais plus tellement dans mon cœur. Et cela, ce ressentait au travail, car depuis quelques temps l’ambiance n’est plus ce qu’elle était, je ne pouvais plus supporter sa présence. A force que les choses comme ça s’enveniment, ma cote de popularité partait à la dérive, je passais toute mes soirées au club, dépensais tout mon argent dans tout ce qui me faisait plaisir, je n’avais plus aucune retenue, aucune gêne, plus rien ne me faisait obstacle. La seule chose que je me demande, est-ce que les choses vont se passé ainsi, et tout le temps ?